Voici le synopsis qui prend en compte l’ensemble des idées dont on a débattu durant cette quinzaine.
Si nécessaire, on peut encore modifier 2-3 bricoles (je suis encore là jusqu’à mercredi prochain).
2-3 remarques en vrac :
Le titre CARL est provisoire.
Le temps domine Carl : il serrait souhaitable que ce rapport de force se retrouve au niveau des placements des pendules. A voir avec le réal.
Il est urgent de faire le point sur la disponibilités des accessoires : badge (je commande demain), rameur, ordonnance, cachets, pendules, pendule mécanique, ventilateur, cahier, calepin, etc…
On peut doucement glisser vers la prochaine étape : repérage (déjà entamé) - découpage - casting.
Il pourrait également être souhaitable de commencer à réfléchir à l’équipe technique en fonction des attentes de chacun.
Réalisation (ou co-réalisation)
Cadre
Son
Lumière
…
Glenn supervisera le projet (coordonnées tel de tous les EVAistes dispos) et prendra mon relais.
Je vous rappelle que l’idée est de boucler le tournage (voir le montage) fin août au plus tard.
Bon, je commence…
Je ne souhaite pas réaliser ce court car:
- J’ai donné dans l’ “écrit”, voir donné tout court cette année!!
- C’est trop kiffant de voir une mise en images de mots effectuée par d’autres personnes!! J’ai adoré l’expérience du colis et je souhaite rempiler! ;D
En revanche, si à mon retour (9 août) il reste des scènes à tourner je veux bien m’engager en tant qu’ ingé son, directeur de la photo, autre…
Je suis également OK pour le mixage son en postprod.
Je ne veux pas forcément orienter mais… Clément, vu que tu es dans les starting-block niveau découpage tech, ça serait cohérent que tu intègres la réal (avec un co ou pas en fonction des événements).
Dans une cave où règne une semi obscurité un homme, dont on ne voit qu’un œil dilaté à travers une loupe, travaille avec beaucoup de précision et de soin sur un petit objet électronique qu’il cherche à modifier. Il perce, soude, manipule, visse, le regard concentré. Chaque geste semble avoir le même degré de précision que le tic tac de la vieille pendule qui le surplombe. Plus tard, on retrouve l’homme, Carl, vêtu d’un simple marcel et d’un short, dans sa salle de bain face à un miroir. Le tic tac de la pendule a laissé place au goutte à goutte d’une robinetterie défaillante. Carl fixe la pendule perchée au-dessus du miroir, miroir sur lequel est scotchée une ordonnance de son médecin précisant la posologie d’un traitement d’insuffisance cardiaque ainsi que l’heure de la prise. Il ne reste plus qu’une poignée de secondes et Carl sort nerveusement une plaquette de cachets dont il tire deux pilules puis se sert un verre d’eau. Pas un instant son regard ne quitte la pendule. A voix basse Carl énonce le compte à rebours puis avale d’un geste ferme les comprimés puis l’eau. Il note la prise sur un cahier : jour – heure – minutes – secondes – dosage. Tout doit y être. Carl se relâche un tout petit peu et s’autorise une petite distraction en allumant son post radio. Un flash info informe les auditeurs que la communauté scientifiques a désormais la certitude que la rotation de la Terre est rentrée dans une phase de ralentissement inéluctable. Carl ne prête pas attention aux conséquences d’un tel phénomène et s’empare de quelques capteurs reliés à des fils qu’il fixe délicatement sur sa poitrine. Il prend maintenant l’objet confectionné plus tôt, une sorte de badge aimanté, qu’il fixe sur le haut de son marcel et sur lequel il relie les fils. Au moment de la connexion électrique, le badge se met à clignoter au rythme de son cœur. Carl esquive un sourire brusquement interrompu par un arrêt du clignotement. Le visage décomposé et paniqué, Carl ouvre maladroitement des placards, renverse divers objets puis finit enfin par trouver son tensiomètre qu’il place sur son poignée gauche. Il tapote quelques touches puis met en route l’appareil. Le regard à la fois désespéré et suppliant de Carl se déporte à nouveau vers la pendule. Après quelques secondes interminables, le processus de mesure prend fin et Carl se jette sur le tensiomètre. Le soulagement est énorme, tout est normal. Carl pose sa main droite sur son cœur puis sur son coup pour une ultime et inutile vérification. Il tripote maintenant son badge, manipule les fils, et identifie le faux contact. Clic. Le badge clignote. Enfin rassuré, Carl se chausse maintenant de baskets, vérifie l’heure indiquée sur sa montre puis glisse son mobile, synchronisé avec ses capteurs, dans une de ses poches. Il prend également le soin d’emporter avec lui quelques cachets et une petite gourde avant de disparaître de la salle de bain. Carl prend place maintenant sur un rameur et marque un temps d’arrêt car la pendule qui le surplombe ne lui a pas encore donné l’autorisation de commencer son exercice. Il profite de cette petite pause pour contempler son nouveau badge tout en forçant son inspiration et son expiration. Un signal sonore lui indique l’imminence du compte à rebours. Carl vérifie la synchronisation de sa montre avec la pendule qui lui fait face, compte à voix basse, puis rame avec une régularité d’horloger. Quinze minutes plus tard, Carl, essoufflé et dégoulinant de sueur quitte le rameur et change de pièce. Le badge clignote à une fréquence assez élevée mais Carl semble contrôler la situation. Il appuie machinalement sur la télécommande de sa TV tout en vidant le fond de sa gourde. Il a du mal à reprendre son souffle et enclenche un petit ventilateur. Une émission quelconque est diffusée avec sur le bas de l’image un bandeau à défilement horizontale précisant une interruption imminente des horloges atomiques afin de resynchroniser la rotation de la planète avec notre temps de référence. Une pause de quelques secondes théoriquement sans effets perceptibles pour le quidam. Carl est tétanisé et se laisse tomber dans le canapé. Il change de chaîne et découvre le même bandeau. La fréquence du badge augmente. Son regard passe d’une pendule à une autre. La panique s’empare de Carl avant même l’échéance. Il tente de se calmer en forçant son expiration. Interruption de l’émission avec en direct un journaliste euphorique qui annonce un compte à rebours devant un bâtiment renfermant l’une de ces fameuses horloges. Le journaliste insiste sur l’importance et le caractère historique de l’évènement puis annonce qu’il reste 30 secondes. Le souffle coupé, Carl est soudain pris d’une violente douleur à la poitrine. Le clignotement du badge est intense. Carl tente de sortir la boite de cachets de sa poche mais celle-ci lui échappe des mains et tombe sur le sol. 20 secondes. Carl se tord de douleur, le clignotement s’accélère de plus en plus. 10 secondes. Carl ferme les yeux et se raidit, le badge s’emballe complètement. 1 seconde. Un bruit sourd et d’une rare intensité venant de partout et nulle part se fait entendre. Puis le silence. Une mire de réglage apparaît sur la télévision. L’aiguille de la pendule de Carl s’est figée. Même chose pour sa montre, ses appareils électroniques. Tout, absolument tout est irrémédiablement figé. Ventilateur, goutte d’eau du robinet, pendule de la cave. Silence. Carl ouvre les yeux. Son premier réflexe consiste à regarder son badge. Il brille de manière continue, sans clignotements. Sa main droite cherche un pou qu’elle ne trouve pas. Carl est inquiet, perturbé, mais la panique est lissée par la disparition totale de la douleur. Il se lève et tente de remettre en marche certains appareils en particulier son badge et ses pendules car son traitement n’attend pas. Il ne doit pas subir le moindre décalage temporel. Carl s’affaire. Remplacement de piles, petites secousses, manipulation d’aiguilles, … rien n’y fait, le temps est figé. Alors Carl décide de compter dans sa tête en attendant de trouver une meilleure solution. Il prend un calepin, fait un trait toutes ses minutes à lui. Soudain, une idée s’incère au milieu de son comptage. Carl disparaît une nouvelle fois puis revient quelques instants plus tard avec une vieille horloge mécanique à balancier qu’il accroche au mur. Tout en comptant, il prend son courage à deux mains, pousse et lâche le balancier. Rien. Carl cesse de compter et baisse la tête. Le bruit sourd revient, Carl écarquille les yeux. Les pendules, la TV, le ventilateur, et le balancier se mettent en marchent. Alors qu’il s’apprête à sourire, Carl regarde son badge. Il vient de s’éteindre définitivement. Carl s’écroule, mort.