The American

The American d’Anton Corbijn

Oyez, oyez, attention, ce film est sûrement ma révélation de la fin de l’année !
Je parle d’un cinéma qui fait l’unanimité dans la presse, d’un cinéma qui ressuscite le genre du film noir et enfin d’un cinéma qui offre à George Clooney l’une de ses plus belles performances.

The American, c’est le récit de Jack, tueur à gage que l’on a pu juger implacable, méticuleux et toujours aux alertes. Que de compliments nécessaires pour quelqu’un dont la profession est de faire des trous dans le lard des gens. Mais Jack n’est plus ce qu’il était. Le pelage est désormais d’étain et le front traversé de ride. Le vieux lion qui noue des liens avec les gazelles ne fait pas de vieux os. Et après le dérapage d’une mission dans les neiges de Suède, décrit volontairement floue par le réalisateur, Jack se retrouve avec des tueurs aux fesses. Cap sur l’Italie où il se met en retraite anticipé (c’est Sarko qui serait pas content!), dans l’espoir de semer ses poursuivant et dans l’attente de leur identification. Mais la rédemption, si elle est envisageable dans ce paradis terrestre, ne semble pas possible pour notre personnage…

L’americano, c’est Clooney bien sûr. Mais il est ici d’une rare intensité dans sa performance : il ne souhaite pas vous vendre de Nespresso et n’affiche pas le sourire charmeur qu’il a complètement usé ces dernières années. C’est le tueur dans toute sa splendeur et sa sobriété. Il a le faciès d’un mort et il ne le quittera jamais, même durant une scène d’amour.

Ce film est le deuxième d’un tout jeune réalisateur de… 55 ans! Photographe de métier, Anton Corbijn est passé une seconde fois derrière la caméra après Control, très beau film sur Ian Curtis, le chanteur du groupe Joy Division. Mais si son premier long était d’un noir et blanc impeccable, ici on en prend plein les iris !!
Métier oblige, la photo d’un film n’a rarement été aussi soignée. On joue sur la profondeur de champ, les couleurs, les formes, les zones d’ombres… On sent bien que le réal contrôle parfaitement son image. Les paysages en scope sont magnifiques. Une fois sortit on aurait envie d’aller se payer un aller simple pour l’Italie ! Le scénario, s’il pêche par son manque d’originalité, car il faut l’avouer le tueur à la retraite c’est du vu et du revu, est tout de même bien ficelé. Les seconds rôles sont excellents et l’ambiance edt celle des classiques du film noir. Des décors sombres, une dark lady, un héros tourmenté…
Ce film semble un peu sortir d’outre-tombe, comme ces vieux livres qu’on a oublié, et que l’on redécouvre une fois la malle réouverte. Car si le sujet est toujours aussi abondamment traité aujourd’hui, c’est à travers des films ultra-violent et rythmé à la Jason Bourne. Ici, tous ce fait dans le silence. Les quelques pétarades sont celles… d’un vieux scooter! C’est Jérémie qui va être content ! Lui qui regrettait les coups de feu d’Inception:wink:

Bref, vous l’avez compris, j’ai aimé ce film… et je n’ai pas encore parler de la fin! :-*

La dernière fois que je suis allé au cinéma, il était à l’affiche. Je serais bien allé le voir si seulement mes compagnons du moment n’avaient pas voulu aller voir Very Bad Cops… qui n’est pas very drôle d’ailleurs…