Script commun - 2012

Citation de THIERODRIGUE:" Et Daniel tu as ce matos il me semble dans ta cave?"

Ah oui! et même plus…
J’ai même aussi une vieille minuterie mécanique qui fait un bruit horrible et qui sonne avec un timbre inimaginable! Si, si je vous assure! vous ne vous imaginez même pas la puissance filmesque de l’engin!

Je vais me mettre accessoiriste moi…

Chacun son Carl! Et à ce petit jeu tu n’es pas le plus en forme! :stuck_out_tongue: ;D

Des photos?

Bé, moi je met volontiers ma compétitivité de côté au profit du personnage. Et je ne le vois ni en Carl Lewis ni en Iron Man… Si Bob Downey Jr accepte le cachet EVA, ok ok…

Plus sérieusement, je le vois avec la cinquantaine bien passé. Donc il ne correspond à aucun des deux profils cités plus haut.

Sans blague!! ;D ;D
Carl Lewis c’était juste pour donner un prénom. Iron Man c’est amusant car je n’y avais pas pensé une seconde!!
Comme je le disais plus haut, Carl a vieilli au fil des posts. Au début je le voyais dans une quarantaine bien tassée.
50-55 ans (voir un peu plus) c’est pas mal.

Christophe, le pic des maladies cardio-vasculaire se situe dans quelle tranche d’âge? Normalement on est bon non?

Puisque le personnage est affiné, on essaye de boucler l’écrit ? Pas forcement un scénario mais au moins un déroulé détaillé ? Histoire qu’on puisse bosser sur le découpage technique ? Vu que tu es parti Thierry tu veux continuer ? Tu connais peut être mieux Carl que nous.

Je passerais sûrement dans l’Yonne en allant (ou en revenant de) chez Tristan le week-end prochain. Je pensais pas forcement m’arrêter dans le secteur mais si on peut se faire une réunion découpage/dépouillement comme pour LE COLIS je prendrais le temps qu’il faut :wink:

A partir de 45-50 ans, y’a pas de souci c’est crédible du point de vue cardiaque.
Ca reste jeune et c’est pas la plupart, mais ça se voit (surtout s’il y a eu un « passé » : cholestérol, sédentarité, tabac …).

[quote=« CHIMENE, post:41, topic:457 »]Ah oui! et même plus…
J’ai même aussi une vieille minuterie mécanique qui fait un bruit horrible et qui sonne avec un timbre inimaginable! Si, si je vous assure! vous ne vous imaginez même pas la puissance filmesque de l’engin!

Je vais me mettre accessoiriste moi…[/quote]

vous ne vous imaginez même pas la puissance filmesque de l'engin!
Pas besoin d'imaginer, Daniel ;)

Un peu d’éclairage, des horloges par ci par la et hop, on l’a notre premier décor ! 8)
Vraiment idéal pour le générique. Des GP. Que des GP !!!

Ca donne vraiment envie de faire autre chose qu’une typo blanche sur fond noir…
Je vois ça dans une pénombre, avec quelques touches de lumières, pour mettre en valeur certains éléments du décor. Comme sur la première photo du fil.

Bon je viens de passer 3 heures à galérer pour trouver un badge électro à LED… :-
90 % des modèles sont à défilement gauche/droite. Pas de mode flash.
Je pense qu’on est tous d’accord pour oublier le badge forme “coeur” qui clignote. Cheap.

Sinon, j’ai trouvé ça : http://maison-loisirs.e44.com/journaux-lumineux/journaux-lumineux/badge-anime-VM112.html
Plusieurs modes d’animation (vague mais on peut espérer du flash). Vitesse, forme et luminosité sont paramétrables via un petit soft fourni. Ça c’est déjà plus intéressant. :wink:

Si vous avez d’autres idées/adresses/contact… n’hésitez pas! Pour rappel, budget accessoires pour court métrage EVA : + ou - 50 €.

L’idée c’est d’avoir quoi ? un truc petit et beau ou un truc qui fasse un peu plus artisanal.

Si je me rappelle bien, au collège en cours de Techno, on faisait des boîtiers à LED.On pouvais régler la vitesse du flash (ce qui nous intéresse). Je m’en rappelle plus trop, mais peut être voir avec Jacques ?

Les deux.
Il faudra de toute façon bricoler un système d’attache de fils à l’arrière du badge. Ensuite vu le matos dont dispose Carl, on est loin du bricolage type collège (regarde ce que fait Daniel au niveau mignature… avec son décor!).
Après si Daniel est capable de fabriquer un badge à 2-3 LED + variateur de fréquence, pourquoi pas. Masi ça doit quand même faire « badge » cette histoire. Exit les boîtiers de 2-3 cm d’épaisseur.

Sinon, collège fermé et Jacques en vacances.

Bien que très en retard en raison des tests sur le débruitage, je vous soumets quand même le script sur lequel j’ai travaillé.
Note d’intention à suivre.

[i] Un parc de jardins, dans la matinée. Il fait beau mais un peu frais pour un 30 juin. Sur un carré de pelouse, deux enfants jouent ensemble, sous l’oeil amusé de leur mère, assise sur un banc public juste en face. A côté d’elle est assise Karine, une jeune femme trentenaire qui observe également les enfants jouer, ainsi que les réactions qu’ils suscitent sur le visage de leur mère.
A un moment, les enfants retournent vers leur maman qui leur tend un goûter, en échange d’un bisou. Karine observe d’un air attendri qui n’échappe pas à la maman. Elle sourit en retour, avec un regard maternel bienveillant.

A ce moment le visage de Karine se ferme et devient plus grave, elle redresse le buste bien droit, passe rapidement le plat de ses mains sur son ventre, comme pour mettre de l’ordre dans les replis de son pull. Elle regarde droit devant elle, incline légèrement la tète en arrière, prend une inspiration profonde, puis revient à la position initiale. Elle se relève du banc d’un mouvement sec, enfile son gilet rapidement, jette un dernier coup d’oeil furtif sur la petite famille, puis se dirige dans le sens opposé vers la sortie du parc.

Karine remonte une rue, puis une autre, marchant d’un pas affirmé. Elle a une silhouette fine, presque sportive, et n’a pas de mal a passer les gens qu’elle croise ou qu’elle double d’un pas de cote.

Elle entre finalement dans un grand bâtiment, on reconnait lorsqu’elle franchit le sas d’accueil qu’il s’agit d’un hôpital, ou d’une clinique. Karine ne s’arrête pas à l’entrée vers l’hôtesse d’accueil, mais s’engage dans le couloir principal, tourne plusieurs fois, monte un étage. Elle semble savoir où elle va.
Elle franchit enfin une double porte pour entrer dans un service. Cette fois elle s’arrête au secrétariat pour indiquer qu’elle a RDV à 11h30 avec un médecin pour une intervention. On lui fait remplir et signer quelques papiers avant de lui donner un badge. Il porte le numéro 147. On lui indique de le garder sur elle tout au long de la procédure, puis on l’accompagne en salle d’attente.

Karine est assise dans la salle, elle feuillette nerveusement les revues qui jonchent la classique table basse au milieu de la pièce. Posé dans un angle, une petite radio diffuse les informations : il est question d’ajouter aujourd’hui une seconde au temps universel coordonné, défini par la rotation terrestre, pour qu’il reste synchrone avec les horloges atomiques bien plus précises …
Karine n’y prête pas attention, elle est à la fois songeuse et tendue. Elle s’entrecroise les doigts, les bras, puis les décroise, se mord le bord des ongles… Un homme entre alors, il est en tenue de bloc opératoire et porte un masque, mais elle reconnait à la voix le médecin qu’elle a vu sept jours plus tôt. Ils se saluent.

“Avez-vous changé d’idée ?”, demande-t-il. “Non.” (laconique)
“Avez-vous signé tous les papiers réglementaires en arrivant, ainsi que ceux que je vous ai laissés la semaine dernière ?”. “Oui.” (toujours laconique)
“Bon … (un peu embarrassé), nous allons donc y aller. Comme je vous l’ai expliqué, vous allez être endormie, sous anesthésie générale, et nous allons procéder à une aspiration, compte-tenu du terme. Avez-vous des questions ?”. “Non.” (le regard dans le vague, comme résignée)

Salle de réveil, Karine est dans un lit, perfusée, elle attend l’anesthésiste. La seule distraction pour tuer le temps vient d’un poste de TV situé dans la salle attenante des infirmières. Elle ne le voit pas mais entend le son facilement malgré le bruit des scopes et autres appareils environnants. Un flash repasse à propos de la modification du temps, elle essaye de comprendre de quoi il retourne quand un anesthésiste silencieux arrive à son chevet avec un plateau, et injecte dans la tubulure de sa perfusion une seringue d’un liquide blanc comme du lait.
“Je vais dormir dans combien de temps ?”, demande-t-elle.
“Quelques secondes …”, répond-il en souriant sous son masque.
Karine sent à ce moment une sorte de chaleur envahir son corps, en même temps qu’un relâchement brutal, ses paupières deviennent lourdes et elle a du mal à garder une vision nette. Ses yeux se ferment après quelques instants, elle ne bouge plus. Tout ce qu’elle perçoit au moment de sombrer est le son d’un compte-à-rebours provenant de la TV, les infos transmettant en direct l’ajout de cette seconde supplémentaire au temps.[/i]
[fondu au noir]

[i] Karine se réveille lentement dans le même lit. Elle est immobile et peine à ouvrir les yeux, juste entrouverts. Elle distingue difficilement la cohorte d’individus autour d’elle, ils sont flous. On redresse sa tête d’oreiller pour l’aider.
A ce moment elle y voir clair, et demande si “c’est fait”. Elle aperçoit alors avec étonnement le médecin de la salle d’attente lui remettre dans les bras un nouveau-né langé. Karine ouvre de grands yeux, reste bouche bée, alors que l’homme lui dit : “Félicitations, c’est une jolie petite fille, elle va bien. Vous avez choisi un prénom ?”.

Karine secoue la tête, pense à une erreur monumentale mais n’arrive à dire un mot. Au moment où elle va réussir à sortir une question, une alarme retentit dans un box à l’autre bout de la salle, tout le monde réagit, si bien qu’en un instant il n’y a plus personne autour d’elle et du nouveau-né. En attendant que du personnel revienne vers elle, Karine essaie de ne pas regarder l’enfant et le tient dans ses bras mais loin de son corps. On voit l’interrogation ronger son visage, le stress aussi, elle se mordille les lèvres, fronce les sourcils …
Finalement elle regarde l’enfant, le dévisage, l’inspecte, et remarque à son poignet un bracelet minuscule. Elle cherche un nom écrit dessus mais en fait il est écrit le nombre 147. Karine passe à ce moment une main sur sa poitrine et constate que le badge n’y est plus. Elle souffle en gonflant les joues et ouvre grands les yeux, semble hébétée, lorsque le bébé esquisse un sourire. Karine se reprend et approche un peu plus l’enfant d’elle, le cale contre son ventre et penche la tête. Elle lui caresse doucement le ventre avec l’index, sourit timidement, puis le menton, sourit encore, et petit à petit ne s’occupe plus trop de ce qui l’entoure.[/i]
[la caméra recule avec des plans successifs s’éloignant pour laisser les deux protagonistes en tête à tête, puis fondu au noir]

Parc du début, une petite fille de deux ans et demi joue sur un carré de pelouse. A un moment elle se lève et court vers sa maman assise sur le banc en face. Celle-ci se lève et nous reconnaissons Karine, qui prend sa fille par la main et prend la direction de la sortie du parc. Là, elle croise la maman habituée et ses deux enfants, elles échangent un sourire de connivence, signe d’une complicité maternelle universelle, puis Karine et l’enfant sortent du parc avant des disparaitre dans une rue adjacente.
[fondu au noir]

FIN

Plusieurs choses à propos de ce script :

  • J’ai bien conscience qu’il arrive tard, et qu’on a déjà pas mal avancé sur Carl. Mais c’est la première fois que j’écris quelque chose et même si c’est pour rien, c’est pas perdu car faut écrire pour progresser …
  • Est-ce l’écrit vous “donne à voir” ?
  • J’ai vraiment l’impression de me déshabiller en livrant le résultat, c’est normal docteur ? Ca vous le fait aussi ?
  • J’ai aussi conscience que ce n’est pas vraiment le “style EVA”, mais bon je le soumets quand même car ça ne peut pas faire de mal d’essayer autre chose, non ?
  • Pour qu’il n’y ait pas de mésentente : je n’ai aucune conviction anti-IVG, je suis pour le libre choix des femmes, notamment à ce qu’elles puissent disposer librement de leur corps.

Note d’intention :
Les contraintes étant celle du mot interruption et de l’objet badge, j’ai de suite pensé à l’interruption de grossesse (désolé pour la déformation professionnelle !). Le badge ne posait pas trop de souci dans la mesure où à l’hôpital chaque agent en a un accroché à sa blouse.

J’avais donc une 1e version, un peu dramatique (pas du tout EVA-style pour le coup !), où l’on suivait depuis une vue subjective (celle du badge, caméra POV comme certains l’ont évoqué sur le fil), les destins croisés de deux femmes passant dans un service de gynéco-obstétrique et utilisant ce même badge : une pour des RDV de procréation assistée, et l’autre pour une IVG.
Je n’avais pas terminé quand est sorti sur le fil l’histoire de la seconde à ajouter, et comme vous, l’idée m’a plu. Par contre je ne souhaitais pas que ce soit ça l’histoire, mais plutôt un outil qui serve l’histoire.

Voilà donc ce que c’est devenu :
Une jeune femme a fait les démarches pour avorter.
Avant son RDV, elle se balade un peu et est témoin d’un moment de bonheur familial partagé qui l’atteint.
Elle décide cependant d’aller au bout.

Il s’agit d’un domaine dans lequel le doute est tenace, parfois la décision peut basculer rapidement, en quelques secondes. Ici, c’est la seconde de rabe “offerte” par les scientifiques qui fait basculer la décision : en une seconde Karine finit par changer d’avis. La seconde agit alors comme un “trou noir” qui absorbe littéralement les 9 mois de grossesse, pour nous placer directement après l’accouchement. Le twist réside dans le fait de quitter Karine avant une IVG pour la retrouver jeune maman, et le badge qui symbolisait le processus lié à l’IVG est devenu le bracelet du nouveau-né, symbole de vie.

Il est vrai que parfois dans la panique, les gens doivent prendre des décisions dans l’urgence, très vite, ou sous la pression de la famille. Sans que l’on sache les raisons qui ont poussé Karine vers son choix initial, je perçois donc la “seconde scientifique offerte” comme un court moment de solennité qui a donné (ou redonné) à Karine l’espoir et le courage. Le message est là.

Maintenant sur le plan de l’intérêt du court, je pense qu’il y a beaucoup à exploiter là-dedans : le jeu de Karine est difficile car il faut jouer sur l’ambivalence des sentiments, y’a des mouvements/placements de caméra à étudier, un doublage son coton, de la plus value de production sur la situation (hôpital, perfusion, etc), donc je vois un vrai challenge technique et humain.

Voilà, merci pour votre feed-back, et surtout votre indulgence si j’ai été complètement hors sujet ! :wink:

4H55… hé hé!
Il y a beaucoup à dire et là je lutte contre le temps (Carl sort de ce corps ;D). Au passage je répond à ta 3ème remarque. ;D

Mais avant toute chose je salue l’effort en applaudissant des 2 mains. Tu as tout compris : ceux qui disent n’avoir jamais d’idée, n’en auront effectivement jamais s’ils ne se lancent pas. Tout absolument tout n’est qu’une question d’entraînement.

L’idée n’est pas trop mal, mais du coup ça se termine en happy end (ce que je n’aime pas ! ;D).
Pourquoi finalement ne pas faire que ce Twist est… un rêve fait par la femme, yeux fixé au plafond, sur un lit d’opération, prête pour l’IVG, larmes à l’oeil car ce qu’elle a vu comme rêve est ce qui aurait pu l’attendre : le bonheur d’être maman ! ;D
En cela, on retourne dans le côté presque “pathétique” de Carl… ???

Le sous-texte les gars, le sous-texte!!
Ici (je parle du script et de la proposition de Tim ,pas le la NI) on est sur des oeufs par rapport à l’anti-IVG. Et la précision de Christophe en est éloquente.
Dès que j’ai un moment je développe.

[quote=“Thierry, post:56, topic:457”]Le sous-texte les gars, le sous-texte!!
Ici (je parle du script et de la proposition de Tim ,pas le la NI) on est sur des oeufs par rapport à l’anti-IVG. Et la précision de Christophe en est éloquente.
Dès que j’ai un moment je développe.[/quote]
Où est l’anti-IVG là-dedans ?
La femme devra tout de même prendre une décision, qu’elle le regrette ou non plus tard… mais dans la proposition de Christophe (et mon petit commentaire), le débat reste de toute façon “ouvert” : on est ici sur le choix d’une personne, pas de ce que chacun doivent absolument faire.

Alors d’abord, pour répondre à tes questions :

- Est-ce l'écrit vous "donne à voir" ?
Tout à fait. C'est précis dans les situations et les mouvements des corps. Visuel donc. Bannis les "elle pense à...", même si tu n'en pas fait trop et c'est déjà super, et privilégie les descriptions physique du ressentiment, même si c'est un peu moins clair (donc plus intéressant). Par ex je préfère le début lorsque Karine pose la main sur son ventre, relève la tête, etc... C'est purement visuel. On voit où mettre la camera. Dès qu'il s'agit de "pensées", c'est un peu plus difficile de visualiser un plan. Cependant, c'est un exercice difficile et dans le cadre d'une histoire un peu complexe, livrer les pensées d'un personnage est un moyen de se faire comprendre facilement. Mais à éviter tout de même, pour quitter le simple exercice d'invention pour entrer dans l'objet filmique. Et rendre possible dès l'écriture du synopsis le travail du réalisateur.
- J'ai vraiment l'impression de me déshabiller en livrant le résultat, c'est normal docteur ? Ca vous le fait aussi ?
Héhé, oui. C'est normal. Voila. Que dire ? On oublie très vite cette impression. D'autant qu'ici, on est entre nous, pas de gêne à avoir. Un peu nudiste chez EVA quoi ;D
- J'ai aussi conscience que ce n'est pas vraiment le "style EVA", mais bon je le soumets quand même car ça ne peut pas faire de mal d'essayer autre chose, non ?
Tout comme tu as bien fait de te lancer malgré l'avancé de Carl, c'est aussi une très bonne idée de proposer autre chose. D'ailleurs, je serais presque contre cette idée de "style EVA". Ce n'est pas parce que notre équipe est relativement réduite qu'il faille tomber dans les facilités du formatage, qui peut tous nous tenter (film à chute, genre...).

Une bonne transition vers ton synopsis :wink:

Pour être franc, et peut être est-ce un coup de ce formatage dont je parlais, mais j’ai eu un peu de mal au début. Disons que représenter une situation « commune » (comprendre qu’il suffit de sortir dans la rue pour la rencontrer, que ça fait facilement partie de notre vie)… j’ai un peu de mal avec ça au Cinéma. Je ne vois pas trop l’intérêt pour être clair.
Cependant, ta qualité d’écriture m’a donné envie de continuer.

Je n’ai pas non plus très bien compris, avant ta note d’intention, la nature exacte du twist.
Etait-elle enceinte et refusait-elle de le voir ?
Le bébé n’est pas d’elle, une erreur des aides soignants ?

Bref, j’étais un peu à côté de la plaque.
Après lecture de ta note d’intention (d’où son intérêt!) j’ai saisis l’enjeu de la fin que j’apprécie finalement pas mal. La « mise en scène » du doute puis du refus, via une ellipse est osé. Et c’est ce qui me fait adhérer à ton synopsis. Comme tu l’as précisé, l’ajout d’une seconde n’est ici qu’un fil, un « outil » et c’est très subtil. Pas trop, mais forcement difficile à exprimer : la preuve, en lisant je n’avais pas compris ça. Mais ça vaut vraiment le coup et peut être faudrait-il réfléchir à une manière de mieux exprimer ce que tu veux dire, sans changer ton propos bien sûr, qui marche et rend ta proposition, qui part d’un sujet « commun », vraiment originale et très interressante.

Pour conclure ce post, même si ton histoire est ambitieuse (c’est bien!) et nécessite des contraintes qui le place moins dans nos rubriques dans celle des « mini-court » que celle des courts (comme SOMA, COUPURE… ), tu n’es pas du tout hors-sujet !

Clément m’a fait gagner du temps, c’est bien! :wink:

Sur la forme:
Pour une première expérience tu t’en est plutôt bien tiré. Très peu d’erreurs (dialogues à proscrire ici) et surtout un réel plaisir de te lire. Peu d’artifices littéraires, tu vas la plupart du temps à l’essentiel et on visualise clairement les actions de tes personnage et l’histoire en générale. L’interruption et le badge sont bien amenés et tu sais finir ce que tu commences.

Sur le fond:
Là j’ai un peu plus de réserves surtout à partir de l’anesthésie. Sur le coup, et ce malgré de multiples incertitudes quant au sens de ton propos, cela ne m’a pas spécialement gêné. J’y trouvais même une manière de filouter et de jouer avec le spectateur avec comme fer de lance le très Lynchien artifice de la numérologie à la 147… Ensuite, lorsque tu évoquais la disparition de Karine et de son enfant dans une rue adjacente (différente de celle emprunté par l’autre mère), j’y voyais une métaphore sur le deuil : Karine qui emporte son enfant dans un ailleurs qui ne sera pas celui du vivant.
Je t’assure Christophe qu’au moment où je t’ai lu j’étais sobre! ;D
La lecture de ta note d’intention a ensuite balayé toutes ces interprétations un peu farfelus pour laisser place à de nouvelles interrogations. Je m’explique.
Dans cet écrit aussi tu es très clair et je comprends le message que tu souhaites faire passer. Mais personnellement je suis passé complètement à côté. Alors du coup j’ai essayé de comprendre en relisant ton synopsis. Lors du réveil de Karine tu insistes lourdement sur son étonnement (« grands yeux » - « bouche bée » - etc…). J’ai le sentiment qu’à partir de là il est impossible pour le spectateur d’avoir ne serait-ce que l’intuition de la durée de l’ellipse que tu souhaites faire passer. Soit on est dans la continuité temporelle de ce qui précède (plus 1 seconde) et on est dans un tripe « fantastique » voir « réel » (déni de grossesse). Soit on est dans le rêve (Tim).
Alors que si on se situe 9 mois plus tard comment pourrait-elle être étonnée de son état?? J’imagine que tu ne veux pas être trop didactique à ce moment-là mais du coup tu perds ton spectateur.
Ensuite tu évoques ceci:

Moral de l’histoire : c’est le rab de temps qui permet à une femme de se soustraire à une IVG.
Je caricature à donf et je suis proche de la boutade mais bon…
Tim tu me parles d’ « un choix d’une personne ». Oui sauf qu’ici (et Christophe a été très clair à ce sujet) on ignore les motivations de Karine. Décès du géniteur? Rupture? Viol?
Vous l’avez compris on prend le risque de glisser dans la généralisation : Karine est juste une femme qui veut se faire pratiquer une IVG. Et avec cette « généralisation », on est sur des oeufs.
Et comme dit plus haut le fait que tu (Christophe) éprouves le besoin de clarifier ta position perso par rapport à l’IVG laisse sous entendre que tu es conscient que ton message puisse être (éventuellement) mal compris.

Voici donc mes petites réserves, sans doutes très subjectives, qui valent ce qu’elles valent.
Mais il y a vraiment du potentiel, de la richesse, et de la nouveauté dans ce que tu as proposé. Bravo poiur ce beau travail qui mérite, comme le soulignait Clément, que l’on s’y attarde.

Une dernière question : comment as-tu appréhendé ton travail d’écriture par rapport la logistique qu’il implique?

Tu évoques des éléments très visuels comme du matériel spécifique, dans une moindre mesure du personnel, ainsi qu’un lieu emblématique (hôpital). Des « possibilités » que nous ignorons? :slight_smile:

Ah oui et concernant la « EVA touch! »… Il n’y a pas et il n’y aura jamais de cahier des charges au niveau du style.
Des sensibilités, oui. Clairement. Mais tout est possible.

Merci Clément pour ton analyse très pertinente et tes compliments. :wink:

Je ne dis pas qu’il y a un “style EVA”, mais je sens bien que ce n’est pas dans la même vaine que ce que je connais d’EVA (colis et after notamment). Thierry m’avait dit dans notre tout 1er mail “nous détestons les mélos à la française”, j’avais donc un peu peur de me retrouver dedans … ;D ;D ;D

Pour le synopsis : effectivement en l’état, je sais que le fondu “on part pour une IVG -> on atterit avec un bébé” nécessite, du point de vue narratif par caméra, un vrai travail pour que “ça passe en étant compris”. Car le spectateur, lui, n’aura pas la note d’intention juste après pour se dire : “ah oui d’accord !”.
Il s’agissait déjà de voir si, avec le synopsis et la NI, l’idée de l’ellipse soit OK. Je suis content de voir que tu y as adhéré.

Maintenant, pour ce qui est de l’effort narratif, j’ai bien plusieurs idées, que je n’ai pas incluses car c’est un synopsis, pas un script (à part les fondus qui me semblent importants et la caméra qui recule). En fait il faut suggérer un “bond dans le temps”, pour qu’au réveil le spectateur perçoive qu’il y a eu “interruption” de temps (c’est le cas de le dire !).

Pêle-mêle :

  • à l’endormissement/fermeture des yeux (vue caméra subjective avec décor qui se flotte en va et vient, son du compte-à-rebours qui prend de l’écho), ajouter un son qui évoque une spirale, un tourbillon, façon tremblement de terre, mais pour un tremblement temporel (pas simple je sais, doublage son “coton” j’ai dit …) ; peut-être tremblement doux de la caméra sur la toute fin du plan …
  • il faut se servir de ce son pour qu’au lieu qu’il y ait un fondu naturel comme on cherche à avoir entre deux plans, il y ait un vrai “cut” son, une non-continuité, suggérant une cassure (pas sûr d’être clair, peu dormi !)
  • on peut imaginer ensuite qu’au réveil, des choses aient subtilement changé : la chemise de bloc de Karine, et/ou les draps du lit, la couleur de tenue du médecin, bref tout ce qui peut évoquer sans le nommer une cassure dans la continuité : faire comprendre que “quelque chose s’est passé”, que ce n’est plus la même scène
  • si l’on veut vraiment montrer le bond en avant (puisqu’on avance de 30 semaines en fait), on peut aussi imaginer un éphéméride mural dans le dos de la secrétaire en arrivant, indiquant le 30 juin, puis au bloc, après le réveil, un repère visuel (à trouver) de la date du jour indiquant qu’on est quelques mois plus tard (fin janvier pour être précis si l’on considère que la grossesse est allée à terme) ; les saisons auraient été parfaites pour ça, avec le temps qu’il fait, mais au bloc on ne voit pas l’extérieur et à ce moment de l’histoire, difficile de sortir dehors pour voir le temps qu’il fait ! (HS ON : je vous renvoie à propos au plan continu sublime dans Notting Hill où Hugh Grant traverse le marché, et en même temps les 4 saisons, pour indiquer qu’un an s’écoule, sur la musique de “Ain’t no sunshine” … HS OFF)

Voilà quelques pistes, je ne sais pas si ça va dans ton sens mais je le voyais un peu comme ça.

Note: en fin de rédaction je vois le post de Thierry, je vais répondre ensuite.